jeudi 27 septembre 2012

Immigration et intégration en Allemagne


Intégration et immigration 

Très peu d’Africains immigrent  en Allemagne

Le Pr Barbara John, expliquant la politique d’immigration de l’Allemagne aux journalistes africains et australiens, invités par le ministère fédéral  des affaires Etrangères. (photo :  Germaine Boni)
La politique allemande en matière d’immigration et d’intégration est devenu souple. Mais, selon les statistiques disponibles au département des Affaires étrangères donnent  à voir que très peu d’Africains sont intéressés par un déplacement en Allemagne. Cette révélation a été faite hier lundi, à Berlin, en Allemagne, par le Pr Barbara John, à l’ouverture d’un atelier portant sur le thème Immigration et intégration. Une session voulue et  organisée par   le ministère fédéral des Affaires Etrangères de la République Fédérale d’Allemagne, à l’intention d’une douzaine de journalistes d’Afrique et de l’Australie. En effet, selon la conférencière, à la date du 30 juin 2012, seulement 17 672 africains, soit 3,6% de la population étrangère présente  dans la ville de Berlin en tant qu’immigrés. Contrairement au continent Européen qui totalise 357 585 ressortissants vivant à Berlin dont 173 324 issus de l’Union Européenne et 184 261 provenant du reste de l’Europe. Sur l’ensemble des chiffres de l’Europe, les Turques sont les plus nombreux à Berlin avec une population de 101 975 personnes, soit  21 %.  Les asiatiques représentent 14% des populations immigrées à Berlin, soit 69 901 ressortissants asiatiques.  Historiquement, explique le Pr Barbara John, l’Allemagne a eu très peu de liens avec les Africains. En clair, selon elle, l’Allemagne n’a pas colonisé beaucoup de pays Africains. Aussi, à partir de 1945, à la fin de la deuxième guerre mondiale, suite à un appel aux travailleurs étrangers qui avait été lancé par les dirigeants allemands, les pays voisins et les Turques, les plus nombreux ont convergé vers le pays d’Adolphe Hitler. Il s’agissait pour le gouvernement  fédéral  Allemand d’avoir de la main d’œuvre pouvant l’aider à reconstruire rapidement le pays, ainsi que la construction du mur de Berlin. « Ce sont des gens à qui on donnait un contrat de travail à une durée déterminée et à la fin ils devraient retourner dans leurs pays d’origine. Même quand le contrat expire et qu’il y a encore du travail, on faisait venir de nouveaux travailleurs pour éviter que les gens puissent s’intégrer dans la société allemande », explique le Pr Barbara John. Cependant, au fil des années, cette politique s’est adoucie et avec le droit d’asile que l’Allemagne accorde sans grosses difficultés aux demandeurs d’asile, les migrants se sont sédentarisés dans le pays. De sorte qu’aujourd’hui, par exemple, l’on compte 2,5 millions de Turques en Allemagne dont 1,5 millions de naturalisés.  Mais le hic, les dirigeants allemands qui ne veulent pas ouvrir le marché du travail aux étrangers pour que ceux-ci participent au développement du pays (à travers par exemple des impôts qu’ils payeraient), acceptent d’accorder l’asile à de milliers de d’étrangers, à qui ils payent des allocations familles à hauteur de 280 Euros le mois. Cette subvention, semble-t-il, va connaître une hausse, à partir de 2013 pour atteindre les 380 Euros par mois et par exilée. « En Allemagne, le marché de l’emploi est très restreint, et on ne veut pas le partager avec les étrangers.  Nous ne voulons pas être un pays d’immigration, donc on préfère donner de l’argent aux exilés et maintenant on s’en plaint », regrette la conférencière, tout en se félicitant que cette vision du passé tend à disparaître pour faire place à une Allemagne de plus en plus ouverte au monde entier.  Avec la promotion de l’intégration des immigrés, donc de leur participation dans la mise en œuvre de cette nouvelle politique d’immigration.

GERMAINE BONI, envoyée spéciale à Berlin, en Allemagne.


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