Intégration et immigration
Très peu d’Africains immigrent en Allemagne
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Le Pr Barbara John,
expliquant la politique d’immigration de l’Allemagne aux journalistes africains
et australiens, invités par le ministère fédéral des affaires Etrangères. (photo : Germaine Boni)
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La politique allemande en matière
d’immigration et d’intégration est devenu souple. Mais, selon les statistiques
disponibles au département des Affaires étrangères donnent
à voir que très peu d’Africains sont
intéressés par un déplacement en Allemagne. Cette révélation a été faite hier
lundi, à Berlin, en Allemagne, par le Pr Barbara John, à l’ouverture d’un
atelier portant sur le thème Immigration et intégration. Une session voulue et
organisée par
le ministère fédéral des Affaires
Etrangères de la République Fédérale d’Allemagne, à l’intention d’une douzaine
de journalistes d’Afrique et de l’Australie. En effet, selon la conférencière,
à la date du 30 juin 2012, seulement 17 672 africains, soit 3,6% de la
population étrangère présente
dans la
ville de Berlin en tant qu’immigrés. Contrairement au continent Européen qui
totalise 357 585 ressortissants vivant à Berlin dont 173 324 issus de
l’Union Européenne et 184 261 provenant du reste de l’Europe. Sur
l’ensemble des chiffres de l’Europe, les Turques sont les plus nombreux à
Berlin avec une population de 101 975 personnes, soit
21 %.
Les asiatiques représentent 14% des populations immigrées à Berlin, soit
69 901 ressortissants asiatiques.
Historiquement, explique le Pr Barbara John,
l’Allemagne a eu très peu de liens avec les Africains. En clair, selon elle,
l’Allemagne n’a pas colonisé beaucoup de pays Africains. Aussi, à partir de
1945, à la fin de la deuxième guerre mondiale, suite à un appel aux
travailleurs étrangers qui avait été lancé par les dirigeants allemands, les
pays voisins et les Turques, les plus nombreux ont convergé vers le pays
d’Adolphe Hitler. Il s’agissait pour le gouvernement
fédéral
Allemand d’avoir de la main d’œuvre pouvant l’aider à reconstruire
rapidement le pays, ainsi que la construction du mur de Berlin.
« Ce sont des gens à qui on donnait un
contrat de travail à une durée déterminée et à la fin ils devraient retourner
dans leurs pays d’origine. Même quand le contrat expire et qu’il y a encore du
travail, on faisait venir de nouveaux travailleurs pour éviter que les gens
puissent s’intégrer dans la société allemande », explique le Pr
Barbara John. Cependant, au fil des années, cette politique s’est adoucie et
avec le droit d’asile que l’Allemagne accorde sans grosses difficultés aux
demandeurs d’asile, les migrants se sont sédentarisés dans le pays. De sorte
qu’aujourd’hui, par exemple, l’on compte 2,5 millions de Turques en Allemagne
dont 1,5 millions de naturalisés.
Mais
le hic, les dirigeants allemands qui ne veulent pas ouvrir le marché du travail
aux étrangers pour que ceux-ci participent au développement du pays (à travers
par exemple des impôts qu’ils payeraient), acceptent d’accorder l’asile à de
milliers de d’étrangers, à qui ils payent des allocations familles à hauteur de
280 Euros le mois. Cette subvention, semble-t-il, va connaître une hausse, à
partir de 2013 pour atteindre les 380 Euros par mois et par exilée.
« En Allemagne, le marché de l’emploi
est très restreint, et on ne veut pas le partager avec les étrangers. Nous ne voulons pas être un pays
d’immigration, donc on préfère donner de l’argent aux exilés et maintenant on
s’en plaint », regrette la conférencière, tout en se félicitant que
cette vision du passé tend à disparaître pour faire place à une Allemagne de
plus en plus ouverte au monde entier.
Avec
la promotion de l’intégration des immigrés, donc de leur participation dans la
mise en œuvre de cette nouvelle politique d’immigration.
GERMAINE BONI, envoyée spéciale à
Berlin, en Allemagne.
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